"Le monde souffre énormément.
Non pas à cause de la violence des gens malsains,
mais à cause du silence des gens braves "

samedi 29 janvier 2011

Un cerveau de trans, c'est comment?

c'est la faute à la société?


aujourd'hui, la science avance!
enfin plus précisément, c'etait mercredi, le 26 ... mais bon, j'ai aussi un boulot alors pardon pour le retard :p

ça se passe ici:
http://www.newscientist.com/article/dn20032-transsexual-differences-caught-on-brain-scan.html


matière blanche et matière grise.
pour les anglophobes, une région particulière du cerveau, que l'on connaissait déjà puisque trouvée post-mortem sur des individus trans, est l'objet d'une nouvelle étude, cette fois sur des sujets vivants, ce qui constitue un avantage non-négligeable pour les trans en mal de diagnostic .


La nouvelle vient cette fois de Madrid, ou l'équipe de Antonio Guillamon, de l'Université Nationale d'Educatio à Distance utilisa l'Imagerie à Résonnance Magnétique (oui, IRM. ) pour comparer les cerveaux de sujets trans n'ayant encore subi aucun traitement, aux sujets "cisgenre"

et effectivement, les MTF* possédaient une variation plus "femelle" de cette dite zone, et réciproquement chez chez les FTM**

"c'est la première fois qu'il est démontré que le cerveau d'un FTM** est effectivement masculinisé" déclare A.Guillamon



lors d'une autre étude, l'équipe utilisa la même technique pour comparer des MTF* à des personnes cis mâles et femelles, et ont conclu que la structure des régions examinées etait à mi-chemin entre mâle et femelle  

"leur cerveau nest ni complètement masculinisé ni complètement féminisé, mais ils se sentent quand même femme" 


l'on se plaît à imaginer la portée d'un diagnostic physiologique tôt dans la vie, dès 2 ou 3 ans même, et  la fin du gatekeeping*** suite à un simple petit scanner? certes, Antonio Guillamon précise que les recherches ont démontré que la "matière blanche" cible de ces études, mûrit pendant 20 à 30 ans , et que donc, "certaines personnes souffrent d'une apparation tardive de la transsexualité, et nous ignorons ce qui cause cette différence" 


 l'étude de Guillamon sera publiée le mois prochain

stay tuned ;)


*MTF: transsexuelle mâle vers femelle 
**FTM : transsexuel femelle vers mâle 
***gatekeeper: psychiatre dont le but est d'empêcher une personne trans d'effectuer une transition sans raison admise et sans jamais l'en informer, sous le prétexte d'un diagnostic sur plusieurs années. exemple: Marc Louis Bourgeois

14 commentaires:

  1. Ben cela ne prouve pas que la société n'y est pour rien.
    Ton cerveau vient d'une base, tes gènes, puis de ton apprentissage, l’acquis et le contextuel (soit la société).
    Exemple, si depuis ta naissance, on t'apprend a compter sur un base/table de 8, ce qui veux dire que quand tu arrives a 7 le nombre suivant sera le 10 et bien ton cerveau apprendra compter de cette manière et ton il sera former de calculer de cette façon.
    Maintenant le fait qu'il y est des cerveaux plus ou moins "trans" (qui soit mtf ou ftm) ne veux pas dire que la personne le sera automatiquement.
    Pour généralement, je trouve qu'il est dommage de ne se pencher sur un seul point d'un "problème" sans prendre en compte l'environnement du problème. Il faut toujours voir les choses dans leurs globalités et non juste une partie infime.
    Cependant, j'attends de voir la publication, peut être qu'ils en parleront.

    ;) biz'

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  2. ton commentaire est un peu confus, si tu veux dire que le cerveau n'est pas la seule possible cause, certes en effet c'est seulement un symptôme ou une cause physiologique, mais pas forcément LA SEULE cause

    tout comme l'environnement est une cause possible parmi beaucoup d'autres, aucune hypothèse n'élimine l'autre, ce n'est pas leur but ;)

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  3. Justement, j'espère que ce n'est pas leur but. Mais j'ai quand même un énorme doute.
    Le scientifique/chercheur ce doit de faire briller sa discipline. Et malheureusement j'ai bien peur que cette étude n'essaye de démontrer qu'une seule chose : "Si les trans sont trans, c'est qu'ils/elles ont un cerveau différent". Il ne s'agit que de mes peurs, et j'espère de tout coeur me tromper.
    De plus, je profite ce commentaire pour essayer de faire une prédiction : "L'étude partira sur le principe non fondé que la différence de cerveau est l'origine du transgenderisme".
    Moi je dis que c'est une cause/conséquence, et oui, les deux ;)

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  4. une conséquence?

    je pense qu'il est assez facilement démontrable pourquoi c'est impossible, ou simplement fallacieux grâce aux cas ou c'est établi dès la naissance :)

    l'étude ne peut pas partir sur le principe que la différence de cerveau est l'origine du transgenderisme, puisque c'est la conclusion, et partir de la conclusion, c'est ce qu'on fait en cours de biologie au collège, pas dans des publications officielles


    arrêtons un peu de prêcher pour sa paroisse politique avec un discours digne des pires créationnistes américains et laissons donc la recherche rechercher, un peu, bon sang!

    et qu'est-ce qui dérange autant une certaine catégorie de gens dans l'idée que la transsexualité soit une simple forme d'intersexuation ? est-ce l'égoiste peur de découvrir un jour que leur propre structure cérébrale collait à leur sexe de naissance?
    et de devoir chercher ailleurs les vraies raisons de leur propre transsexualité?

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  5. L'impact sociologique démarre avant la naissance, avec l'embryon.

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  6. En effet.
    Déjà même les spermatozoïdes vivent en société, d'ailleurs.

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  7. A l'image de la société les T peuvent également être déterministes, la preuve !

    Pourquoi rechercher une explication (une excuse) scientifique ?
    On se croirait sur le quai du camp de Birkenau où le professeur Mengel sélectionnais "scientifiquement" ceux qui seraient esclaves et ceux qu'on brûlait tout de suite !

    Le genre (F ou H) est une conviction et une conviction doit être respectée, comme toutes les autres convictions (principe de laïcité pour ceux qui ne le savent pas encore).

    Au lieu de se crêper le chignon pensez qu'il y a bien des combats à mener pour éliminer ces entraves (et d'autres). Pour que nous ne soyons plus obligé-e-s d'être stérilisé-e-s pour changer de genre administratif et que nous soyons plus contraints de divorcer avant de commencer à "transitionner" (actuellement deux personnes de même sexe ne peuvent pas être mariées).

    Les membres de la SOFECT mènent un combat idéologique, ils se posent comme gardiens de l'ordre social fondé sur le déterminisme.

    Les parcours solo, nous sommes nombreux à y parvenir, il n'y a rien d'héroïque. Par contre, pensez-vous à toutes ces années et ces vies gaspillées pour rien ?

    A vous de voir le sens que vous donnez à votre vie.
    Charlotte

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  8. et un point godwin, un !

    personnellement, en tant qu'esprit scientifique, je considère les convictions comme un danger, l'Eglise à brulé bien assez de gens "par convictions" , les nazis aussi avaient une conviction, AlQuaida à des convictions, les africains qui excisent les petites filles ont une conviction,

    n'importe quelle conviction n'est pas FORCEMENT respectable

    sur Katooey Story on préfère les faits et la logique, et prendre le problème dans son entièreté, que de tenir un discours sectaire ;)

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  9. Une conviction est respectable dés lors qu'elle ne contraint pas l'ensemble. Il ne me semble pas que les T souhaitent opérer ou stériliser le reste de la population. 

    Je ne suis pas croyante cependant je n'ai pas envie de gazer tous les croyants parce qu'il sont croyants. Ce principe porte un nom, la laïcité. 

    Nickie essaie de t'imaginer ce qui t'arrivera si un jour des "scientifiques" décrêtent que ton cerveau n'a aucune caractéristique "trans".

    Les systèmes totalitaires politiques, économiques ou religieux persécutent tous ceux qu'ils considèrent comme différents car pour eux ils sont la cause de leurs problèmes...

    Tant qu'à la science, ado elle m'a dit que je suis XXY, que je n'aurai pas de gosses, que je ne ferai pas d'études supérieures et que mon espérance de vie ne dépasserait pas les 35-40 ans.... J'ai deux enfants, je suis ingénieur et j'ai 50 ans. 

    Dommage qu'ils m'aient opérée à 15 ans et hormonée pendant des années car nos scientifiques refusent toute existence aux intersexes. 

    Nous subissons des idéologies politiques car nous n'investissons pas suffisamment le champ politique. 

    Ch. 

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  10. "Nickie essaie de t'imaginer ce qui t'arrivera si un jour des "scientifiques" décrêtent que ton cerveau n'a aucune caractéristique "trans"."


    je l'imagine très bien, ça voudra dire.... que dans mon cas précis, faut chercher ailleurs, point ;)


    (...d'ailleurs le "neuropsychiatre" de l'équipe officielle de bordeaux A justement décrété que j'étais pas trans, par exemple :p )


    dans ton cas précis c'est triste que les intersexués aient été traité de cette manière, heureusement les choses évoluent vers le mieux, cependant c'est surtout les parents qu'il faut éduquer dans le cas des intersexués mineurs, il y a des choix difficiles à faire en tant que parent, être coupable de faire le mauvais choix pour son enfant? ou être coupable d'avoir un enfant qui se sentira différent de ses camarades ...?


    quoi qu'il en soit ce n'est pas le sujet fondamental de l'article, encore que ce genre de recherches pourrait aider justement à se faire une idée plus précise de la polarisation cérébrale des intersexués ambigus dès la naissance et éviter aussi des actes inutiles grâce à des indices supplémentaires


    bien sûr que c'est mal de choisir à la place de quelqu'un, et j'espère aussi que ces histoires là seront bientôt du passé, mais ça n'empêche nullement les chercheurs de chercher , vive la science !

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  11. Yep, comme le dit nickie : Vive la science !
    Dans le mesure ou elle n'est pas guidé par des intérêt économique. Mais ceci est un autre débat.

    Juste une petite chose, Charlotte il arrive a nickie d'être quelques peu expéditive avec des mots, mais il n'y a aucunement des crêpages de chignon ;)

    Et pour finir, merci nickie avec ta phrase :
    "... que dans mon cas précis, faut chercher ailleurs, point ;)"
    Tu résumes exactement ce que je voulais dire. En fait le problème avec ce genre d'étude c'est que j'ai peur qu'elle donne l'impression que l'on a -enfin- trouvé LE truc, LE détecteur, LA raison. Et je voulais dire que c'est un des facteurs "possibles".

    Biz' all ;)

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  12. ok mais il ne faut pas non plus crier au loup et sortir la hache de guerre sur une impression, là ou mois je vois de nouvelles pistes de diagnostic précoce, d'autres trouvent immédiatement un complot et vont desuite comparer la recherche fondamentale à base d'IRM et de statistiques aux travaux du professeur Mengele, c'est à dire le mec qui cousait des jumeaux entre eux pour étudier les siamois, ou expérimentait des vaginoplasties non sollicitées pour étudier les trans..

    tout dans la mesure :D

    et je suis pas "expéditive", je suis "efficace" :D

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  13. Bon ben voilà qui répond à quelques questions posées précédemment...
    Faire attention oui, à la recherche, et les interprétations... oui, ne pas oublier l'impact du social qui joue, bien avant la naissance, sur le futur individu et sa "forme" physique.
    Et puis le rapport au langage et à la jouissance, fait purement psychique. Mais jusqu'à présent, personne ne s'est penché sur la question...
    ET les les trans dans tout ça?

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  14. Je suis entièrement d'accord avec toi, Nickie. Quoi qu'on en dise, il y a forcément un phénomène physiologique qui explique la dysphorie de genre. Elle n'est pas l'opération du Saint-Esprit. Et n'en déplaisent à ceux qui voudraient faire du genre un phénomène sociologique parce que cela les arrange, on ne se déclare pas transsexuelle par esprit sociologique. Le trouble est bien réel et nous empoisonne assez l'existence jusqu'à la SRS. Dans mon cas, je n'arrivais pas à m'approprier mes partie génitales masculines que je trouvais non appropriées physiquement parlant. La sensation de leur présence ne m'était pas le moins du monde agréable. La nouvelle anatomie me va comme un gant. Or, le siège de ceci reste le cerveau. Et ce n'est pas la pensée consciente, celle du cortex, qui est en cause. C'est vraiment dans la partie la plus profonde du cerveau, le siège des émotions et des sensations qu'une telle sensation de "ça me gêne" arrive. Donc, je suis persuadée que les recherches dans ce sens sont dans la bonne direction. Et, si cela aboutit, cela permettra d'épargner bien des souffrances.

    Faut-il rappeler qu'un couteau est un ustensile sacrément utile pour découper, mais qu'il peut aussi être employé à tuer ? Là, c'est pareil. Et tous les médecins ne sont pas des Menguele, encore heureux.

    Forcément, si on prouvait que la dysphorie de genre puise ses racines dans le physiologique, cela détruirait immanquablement les belles théories de "je fais ce que je veux de mon genre, et donnez-moi mes papiers de femme sans vérifier qui je suis, et sans que j'aie besoin de m'hormoner et m'aligner avec le genre que je dis être.".

    Pour ma part, mon corps produisait de l'estradiol à partir de la testostérone de manière naturelle, à l'aide d'une enzyme appelée aromatase. Or, qui est le chef d'orchestre de la production d'hormones et d'enzymes ? L'hypothalamus ! Pourquoi celui-ci cherchait-il absolument à me féminiser au risque de me tuer ? C'est bien qu'il se considère au féminin... La recherche dans ce sens me paraît tout à fait appropriée.

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