Anime trans: Horou Musuko / Wandering Son [MAJ]

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j'avais déjà entendue parler du manga, mais figurez-vous que pendant que j'etais en Thailande cette année, Horou Musuko (Wandering Son) à été diffusé au japon sous forme d'anime

alors hop, parlons-en! 


je pourrai parler du style graphique pastel et vaporeux, avec un vignetage blanc aux coins de l'image, y compris sur les scènes sombres, qui me font penser à des images de flashback en renforçant une impression d'esquisse..

en ce moment je mate aussi Nichijou, qui à un style très pastel, mode du moment? je suis pas fan, mais bref ici c'est un blog trans, et pas un blog de critique d'art, donc causons de l'histoire!


puisqu'on parle de flashbacks, l'épisode 1 en comporte déjà quelques uns, déroutant pour moi qui n'ai donc pas lu le manga, l'animé se place chronologiquement en plein cours de l'histoire en elle-même, les relations entre les personnages sont déjà établies

l'action prend place lorsque Shuichi Nitori,  garçon confus , entre au collège, ce qui correspond au volume 5 du manga
c'est le personnage MTF de l'histoire, qui expérimente ses premières sorties "en fille", seule, en effet l'on comprend rapidement que ses premières tentatives furent dans un cercle d'amis, mais avec la rentrée scolaire apparaissent de nouvelles expériences


l'autre personnage, FTM nous est d'abord abordé par petites touches subtiles, en fond, pour rentrer progressivement dans l'histoire, c'est pourtant celui-ci qui à la base devait être à la base de tout, mais Takao Shimura, l'auteure réalisé qu'un garçon qui veut devenir une fille à l'aube de la puberté ferait face à plus de soucis, et à adapté son histoire à cette angle-ci .


au début, difficile de lier le contenu de ces épisode avec la dynamique que j'ai envie de qualifier de courageuse et optimiste des génériques d'ouverture et de fin, on frôle le larmoyant trans classique, le 2eme épisode est même nommé "kirai, kirai, daikirai" soit "haine, haine, détestation" , et sous-titré "cry baby cry" .... l'indigestion guette !

en effet, entre les histoires d'identité, et les histoires de coeur, j'ai l'impression que l'aspect "émouvant" de tout ça est un peu poussé à l’ostension, la série à du mal à démarrer, le style graphique est propre bien qu'un peu caricatural à mon goût et l'animation est soignée mais c'est un peu lourd au final


3eme épisode, directement dans l'ambiance trans, puisque pour le festival de l'école, le thème proposé est "les garçons s'habillent en fille, et les filles en garçon", nos deux candidats trans tiquent, et feignent une indifférence gênée

d'ailleurs il est intéréssant de noter que ces deux là utilisent des versions polarisées du mot "je", à savoir pour notre MTF: "boku" qui sonne plutôt masculin, et pour l'autre FTM, "atashi" qui est exclusivement féminin (à quelques exceptions près mais on n'est pas là pour un cours de japonais ;) )

et l'on fait même la remarque à Nitori à ce sujet .... que réservent les épisodes suivants?



en tant qu'anime, je décrirais hourou musuko comme un anime très lent, d'ambiance, une madeleine de Proust, dessiné en aquarelle il tient plus du tableau que de l'histoire filmée, mais diablement efficace, moi-même qui connait "assez bien" le japon, j'ai l'impression d'y être
et vis-à-vis de la transidentité, j'ai l'impression d'y être aussi ....
beaucoup de vécu là-dedans!

en tant qu'anime trans, je dirais qu'il est extrêmement réaliste, peut-être même trop ? mais au moins tous les gens qui l'auront vu auront une bonne idée de ce qu'est la transidentité, à condition d'accrocher à l'approche "drama pur et dur" de l'anime en lui même,

en effet,  Hourou Musukou n'est qu'une histoire tragiquement crédible et réaliste, les aspects de comédie sont anecdotiques, l'action et le suspense sont à ne pas espérer, ici, tout est question de relations, de quête existentielle,

un bon animé pour montrer à vos parents que non; le sexe et la violence ne caractérisent pas les anime japonais, ou pour aider des otakus à comprendre la transidentité (en attendant une éventuelle version française plus accessible) mais pas un anime à regarder entre amis avec du popcorn ,


par ces aspects, il me rapelle un peu "Kashimashi" qui était lui-aussi lent et basé sur les relations, bien que basé sur un postulat de science-fiction pratique au ridicule, et secondé par des aliens burlesques apportant une touche de comédie digne d'un Jar-Jar Binks dans Star Wars Episode 1 .....




alors la question fatidique:

je suis trans, dois-je regarder cet anime?

réponse: le regarder? si vous êtes trans, vous l'avez déjà vécu ! Ou vous êtes en plein dedans.... donc vous pourriez chialer à un moment ou un autre ... je le conseillerai à ceux et celles qui aiment le japon, les madeleines, et les développements de relations autour de tout ça, sur fond de piano

personnellement, je pense tout de même le suivre jusqu'à la fin (je n'ai vu que la moitié des 11 épisodes que comportent la saison) ne serait-ce que pour la vague de nostalgie qui m'envahit à l'approche de chaque générique de fin, et cette tonalité de "laborieux mais pas désespéré" qui régit tout ça, message qui me tient à cœur puisque c'est en grande partie celui que j'essaie de transmettre sur ce blog depuis bientôt deux ans

ce que je trouve le plus triste, c'est que l'anime n'a pas de 2eme saison de prévue et que donc les 12 épisodes actuels, qui ne représentent qu'un fragment du manga, sont la totalité de Hourou Musuko en anime

et si je peux aisément regarder un anime "drama" lent mais avec une jolie animation et de belles musiques, je n'aurai pas la patience de lire la même histoire version papier, assez dommage.

mon conseil: regarder cet anime, mais ne tirez pas de conclusions avant le 3ème épisode, vous verrez que mine de rien, on à facilement envie de savoir ce qu'il se passe ensuite ;)





Mise A Jour:
.


non seulement j'ai fini la série TV, mais j'ai aussi fini le manga , jusqu'au volume actuel


donc je peux critiquer plus profondément ;)

je vais quand même ajouter une petite réserve stéréotypée sur les personnages:

Nitori, personnage central et MTF, est pas trop grand et mignon, on le prend pour une fille au naturel
Takatsuki, personnage FTM est grande et passe pour un garçon sans rien faire (voire même pour un travesti à un moment donné!)

Yuki, MTF adulte est un vrai canon, et semble toute frêle à coté de son petit copain, elle reste même sexy lorsqu'elle porte son ancien costume d'homme

comme dans Strange Mansion, comme le couple de Family Compo voire à la limite de no-bra


c'est cependant moins évident dans le manga, le style original à en effet un coté moins stable, plus amateur, un peu "webcomic" , mais le design des personnages est effectivement un poil moins cliché


c'est une critique relativement mineure à coté de la réalité des sentiments décrits dans cette histoire compense largement un cliché ou deux, cependant c'est dommage de passer si près de la perfection,

celà dit ce n'est pas perdu pour autant, il suffirait que Nitori voie une MTF au passing discutable, et l'intègre à ses craintes et réflexions pour que ce qui ressemble à un cliché à l'heure actuelle se transforme en élément de l'histoire et que Hourou Musuko devienne une oeuvre totalement exhaustive sur la transidentité

donc tant que le dernier tome n'est pas sorti, ma critique sur ces points reste en suspens je pense que l'auteur nous réserve encore beaucoup de surprises  !



..... to be continued ;)