"Le monde souffre énormément.
Non pas à cause de la violence des gens malsains,
mais à cause du silence des gens braves "

vendredi 8 juillet 2011

l'OEstradiol, ça se surdose?

un petit article sur les fameux œstrogènes, plus précisément sur un seul, l'estradiol (17-beta), car c'est le seul qu'on prend en tant que traitement, les effets néfastes sont plus forts et plus rapides par exemple avec l'ethinylestradiol, auquel il faut pas toucher...


 alors j'ai déjà évoqué quelques petits faits sur la page "comment faire sa transition", oui, j'aime faire des articles qui se croisent,  mais ici, l'on va se pencher plus précisément sur le surdosage



en cas de surdosage, l'oestradiol à les effets suivants:

tension mammaire *
irritabilité
flatulences
nausée
effets de ménopause (bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, sècheresse de la peau et des cheveux, prise de poids, troubles de l'humeur et du sommeil... )





* précision sur la tension mammaire :

attention, si c'est un symptôme de surdosage, c'est également un symptôme de pousse assez normal chez la fille génétique, comment alors faire la différence entre une tension normale, et une tension due à un surdosage?

la réponse est: dans le temps!

et pour bien visualiser, un bon graphique! 



ou qu'il est compliqué celui-là, y'à beaucoup de choses dedans,
d'abord, le dosage, sur l'axe horizontal, est gradué "en gros", n'y voyez pas un dosage pile-poil à viser en pg/ml, c'est juste pour avoir une vague indication, sachant que chez la pluspart des sujets, les effets sont le plus efficaces entre 90 et 200pg/ml (sondage katooey) chez certaines ça pourrait être plus, ou moins, l'intérêt ici est justement de trouver sa propre fourchette,

en marge du pic d'efficacité du traitement, se trouvent des zones dans lesquelles on pourra constater des symptômes de sur/sous dosage, c'est à dire ménopause à gauche, et overdose à droite.
bien sûr, tous les symptômes différents ne se produisent pas au même moment, ce serait trop simple, mais à vous d'écouter votre corps pour vous représenter ou commencent les symptômes néfastes,

pour nous mettre en situation, prenons un exemple!

je change mon traitement pour une raison X ou Y, en attendant les analyses, je constate une certaine tension mammaire, je me dis "chouette, ça agit!" et je continue à ce dosage ....
après quelques semaines il ne se passe plus rien, ou d'étranges bouffées de chaleur

il est possible qu'après ça, les analyses donnent pour résultat plus de 300pg/ml, eh bien figurez-vous que certaines trans n'attendent pas ce résultat, ne font pas l'analyse, ou concluent que "puisque mon corps ne change plus depuis un gros moment (ça peut être plusieurs mois) donc je dois doubler mon dosage !"

et elles le font, j'en ai vu affirmer se tartiner la poitrine de jusqu'à 7 pressions d'oestrodose, soit 5.25mg d'estradiol.... en espérant que leur corps recommence à changer
pour info en transdermique il n'est pas conseillé de dépasser 3mg, on est donc presque au double. 




que s'est-il passé en réalité?
la tension mammaire suivie de la période d'inactivité correspond en fait au franchissement de la ligne de symptômes à droite sur le graphique, au-delà, il ne se passe plus rien, hormis des effets néfastes, irritabilité, voire même sur le long terme, comme évoqué dans l'article sur la progestérone, des dommages au cerveau dûs à une hyperstimulation

la chose à faire dans ce cas précis aurait été donc non pas d'augmenter le dosage en s'imaginant que "plus = mieux", mais de le BAISSER justement, afin de retomber dans la fourchette efficace



en cas de sous-dosage, les effets secondaires sont simplement ceux déjà connus de la ménopause, pas besoin de faire un chapitre là-dessus, c'est déjà très bien documenté, donc en cas de bouffées de chaleur, de sueurs nocturnes, vous saurez où chercher ;)


mais alors,
pourquoi trop d'estradiol stoppe-t-il la pousse mammaire?


il est vrai que le surdosage d'estradiol à des effets néfastes très divers, sur l'humeur, la digestion, la peau, mais son effet sur la poitrine est différent, bien plus ciblé , puisque c'est justement cet estradiol qui donne l'ordre de pousse, au corps.
une théorie est que, puisque l'on n'a pas plus de récepteurs d'estrogènes, le surplus d’œstradiol à un effet néfaste en saturant et bloquant ces dits récepteurs au lieu de les alimenter convenablement,

( d'autres affirment que l'excès d'estrogènes est converti en androgènes, ça par contre, on sait que c'est totalement faux . )

il n'existe pas d'étude sur ce sujet précis, puisqu'il ne touche finalement que les trans, et non pas les femmes ménopausées, qui ont déjà des seins, ni les filles en pleine puberté, qui ne prennent pas d'hormones..
 tout ce que l'on à sont les témoignages de trans qui effectivement, se sont trouvées en situation de surdosage, du coup la question pourrait tourner facilement à la légende urbaine; heureusement il y'a Mythbusters ... Katooey !


moi qui d'une part ai reçu des témoignages accréditant la thèse en question, mais aussi moi-même en tant que témoignage, puisque après avoir remarqué un arrêt complet de mon développement mammaire, j'ai découvert l'an dernier sur mes analyses un taux au-delà de 700pg/ml....une coïncidence qui rentre dans les statistiques, certes, mais une fois le dosage baissé et stabilisé, je constate aussi un redémarrage de la pousse...

ça corrobore, c'est tout ce que je peux affirmer.




pourquoi pas de gel sur la poitrine?


méga simple, la poitrine est la zone la plus sensible aux œstrogènes,
en faisant ça vous la dissociez donc complètement de votre corps, de ce fait vous pouvez induire un blocage de croissance comme expliqué plus haut, mais sans que le reste de votre corps ne soit témoin de ce surdosage, donc sans ressentir les autres effets, sans que les analyses ne montrent quoi que ce soit, à l'aveugle
à l'extrême, ça peut même devenir un facteur de milieu favorable de cancer du sein, qui arrive aussi au trans .




donc, en se tartinant les bons endroits, il y a au final 2 fourchettes indicatives qui doivent plus ou moins se superposer:

1 à 3mg d'estradiol par jour en transdermique (2 à 6 par voie orale)
90 à 200 pg/ml dans le sang
et tout ça doit aussi se superposer au graphique de symptômes




taux chez la fille génétique:

début de la puberté: 40pg/ml

oui c'est peu, mais en absence de testostérone (qui bloque les effets de l'estradiol) ça suffit à démarrer la puberté, voire même d'atteindre la 4eme étape de l'échelle de tanner !

7-10 ans : 0 à 70pg/ml
11 à 15 ans: 10 à 300pg/ml
au delà de 15 ans, selon le cycle menstruel jusqu'à la ménopause, en gros entre 10 et 400pg/ml au fil de chaque mois, il est très difficile de tirer un chiffre moyen pour l'adapter à un traitement non-cyclique

ces taux sont relativement bas, en effet, la chose la plus importante n'est pas d'ajouter des oestrogènes dans le corps, mais bien de baisser la testostérone, (et supprimer la DHT qui va avec) car son effet inhibe l'action de l’œstradiol, alors à quoi bon prendre des œstrogènes si c'est pour qu'ils soient rendus inutiles par nos propres hormones?
afin de mimer le fonctionnement des hormones dans un corps féminin, il convient donc de garder un taux d'oestradiol le plus bas possible, mais efficace, grâce à bon anti-androgène,

il existe un autre moyen, celui de la rétro-action sur l’hypophyse, ce phénomène est très simple: en schématisant, le corps humain garde en permanence (via la LH, ou lutropine) un compte des hormones sexuelles, n'importe lesquelles, et ordonne aux gonades d'en produire plus , ou moins, selon le besoin

j'ai bien dit n'importe lesquelles, c'est ça qui est intéressant, car du coup, en rajoutant artificiellement une hormone dans l'organisme, le compte est faussé, et le corps donne aux gonades l'ordre de produire moins d'hormones .

effectivement, prendre des hormones femelles pousse l'organisme à produire MOINS d'hormones mâles . et ça c'est bon, à ce qu'on dit il existe un "point de bascule", un dosage à partir duquel le corps laisse tomber sa propre production

ce qui est moins bon, c'est que le dosage nécessaire peut tomber dans les effets du surdosage, donc c'est une méthode de dosage assez délicate, néanmoins cela justifie l'affirmation souvent affichée sur les sites trans comme quoi les anti-androgènes sont optionnels, c'est vrai, mais pas absolu : ça ne fait que remplacer certains inconvénients par d'autres.
alors parlez-en à votre endocrino , mais comme c'est un article sur le surdosage, j'ai tendance à déconseiller cette approche à quiconque n'ayant pas un minimum de connaissance sur le fonctionnement des hormones



PLUS d'estradiol = PLUS d'effets?
je vais répondre avec une image:

007b.com:
site à vocation décomplexante


ceci est un homme, absolument pas trans , il n'a jamais pris d’œstrogènes de sa vie,
par contre, à 50ans, il fut obligé de prendre un traitement anti-androgène,
et deux ans plus tard il arborait ce bonnet C, simplement du fait de l'absence d'hormones mâles comme évoqué précédemment
bien sûr, tous les hommes sous anti-androgènes n'ont pas de tels développements, mais ça reste tout de même une démonstration du fonctionnement des hormones: tout est une question d'équilibre et de proportions, pas de pur quantitatif !



conclusion: 
d'abord, un bon dosage d'estradiol se mesure et se vérifie dans le sang, et non pas en dosage de posologie, ensuite il ne se mesure pas tout seul, et gardez à l'esprit que votre médecin prescripteur doit adapter vos dosage de concert avec au minimum vos taux de lutropine, testostérone, et les éléments classiques de votre bilan sanguin, parlez-en avec lui.
néanmoins apprendre à connaître ses limites de sur/sous-dosage est relativement simple et utile, il suffit d'écouter son corps, en gardant le magnifique graphique ci-dessus en tête
donc évitez le sur-dosage dans l'espoir d'accélérer les effets des hormones, car c'est bien le contraire qui pourrait se produire, ni plus ni moins .

et si vous ressentez des effets typiques de ménopause (sueurs nocturnes....) souvenez-vous que votre dosage peut être trop bas, mais aussi trop haut !



.

12 commentaires:

  1. Très intéressant ton article.
    J'ai en effet observé plusieurs choses mentionné.
    Par contre,les taux que tu mentionnes sur ton graphique pourrait être valable bien sur a condition d'avoir un taux de testo dans les normes féminines.

    Je trouve que l'idée de certaine de recréer le cycle hormonal féminin n'est pas si mal en fin de compte.Elles sont sur de passer par des phases de bon développement et doivent mieux connaitre leur corps par rapport au hormones.

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  2. bien sûr, la testo doit être le plus basse possible pour que l'estradiol soit efficace, c'est dit dans l'article aussi :)

    quand à recréer le cycle, paraît-il que ce n'est pas utile, mais c'est vrai qu'un jour ou 2 dans le mois, rajouter une dose peut être instructif, ceci dit une fois un bon dosage trouvé, l'on peut être si proche de la limite qu'elle devient presque tangible:

    dans mon cas, en prenant mon estradiol le matin, je peux ressentir un début de tension en fin d'après-midi, donc je considère que c'est mon dosage "haut" et si je veux tenter un effet de cycle, je vais donc plutôt essayer une pression de moins :)

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  3. En tout cas ,ça me rassure de voir que je n'étais pas la seule a cogiter la dessus,parce que quand j'expliquais ça a mon endocrinologue,elle essayai juste de me faire comprendre que je n'étais pas réceptives aux hormones.Alors qu'elle même avait vu ma poitrine se développer puis stopper :s

    Enfin,j'ai décidé de reculer mon augmentation mammaire pour le coup.On verra bien :)

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  4. après, n'oubliez pas que la pousse marche par phase, et ralentit et accélère même en cas de dosage optimal :)

    mais oui si ça dure trop, un nouveau dosage peut éventuellement changer quelque chose :)

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  5. Bonjour...
    Article intéressant...mais qui, pour ma part, me fait me poser plus de questions que d'obtenir des réponses. J'aimerais bien avoir quelques témoignages qui pourraient éventuellement me donner une idée plus précise. J'en suis à mon troisième mois de THS à base d'estreva (3 pressions par jour) et de progestérone (estima gé à 100 mg par jour) et pour l'instant, à part de subtils changements au niveau de la peau, je n'ai pas l'impression de constater quoi que ce soit au niveau de l'augmentation mammaire.
    A partir de combien de temps avez-vous vu des résultats "tangibles" et "significatifs" pour celles qui sont sous androcur/estreva ?
    A votre avis (juste histoire de dire, sachant que le moindre changement de traitement ne sera réalisé qu'avec l'accord de l'endocryno), je dois augmenter la dose de progestérone (passer de 100 à 200), le nombre de pressions d'estreva (de 3 à 4 ou plus) ou dois-je attendre encore un peu (3 mois ce n'est peut-être pas suffisant) ?
    C'est juste pour me faire une idée, et j'attends de toutes façons le premier palier à 6 mois pour voir comment les choses auront évolué.
    Merci de vos réponses.....

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  6. bah pour la progestérone, comme précisé dans l'article dédié, c'est déconseillé au début,
    pour le reste niveau mammaire j'ai senti des choses bouger dès le 2eme mois, mais rien de visible, juste une petite noisette derrière le téton qui grossit doucement

    quand à tes dosages: prise de sang! :p
    3 pressions d'estreva c'est 1.50mg d'estradiol, je ne pense pas qu'il faille déjà craindre le surdosage, quand au sous-dosage, il apparaîtra sur les analyses ;)

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  7. Ok Nickie, et merci de ta réponse.
    Je vais aller voir mon toubib pour d'autres prises de sang "intermédiaires", histoire de savoir un peu plus où j'en suis, plutôt que d'attendre les prochaines et rester des mois dans le flou.
    Bon bah en attendant, tant pis pour la petite noisette (je me serais même contentée d'une cacahuète, juste pour le moral)....
    Je vous dis pas, le jour où je commencerai à avoir du monde au balcon, champagne pour tout le monde ! (nan, j'déconne...erf)

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  8. Très intéressant, en revanche où as-tu pris tes chiffres «taux chez la fille génétique» de 0 à 15 ans. Merci de m'éclairer

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  9. bah google, wikipedia, t-vox etc,
    jamais une seule source pour des raisons évidentes de fiabilité :)

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  10. salut!
    En thailande on peut aussi se procurer des injections de "benzoate d'oestradiol"(1ml/5 mg) et le peu d'infos que j'ai eut sur ce produit sont associés au périodes de chaleurs des chiennes. A moins de m'etre pas tellement casser la tête j'ai pas plus d'indication sur ce produit.
    Dans un autre domaine j'ai aussi lu une certaine efficacité de la medroxyprogesterone sur les gonades (retrecissement).
    Par contre je n'ai aucune idée des dosages adécquat et comme tu l'a si bien dit "attention au forum"

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  11. Bon, j'en ai pris pendant 18 ans avec des dosages inappropriés et jamais contrôlés. Au départ, ça marche bien. Pris avec l'Androcur on voit les gonades diminuer de volume, les formes se dessiner jusqu'à 2 ans de traitement, ensuite, on stagne pendant 1 an à 1,5 ans. les seins peuvent prendre une forme tubulaire et faire très mal, c'est le moment de revoir le dosage, les premiers mois, les fortes doses "fatiguent" certainement l'organisme et il faut passer à des doses d'entretien. Dans mon cas, les dosages étaient mal adaptés ou bien trop forts et le cœur a souffert : AVC au 26 ème mois avec forte détérioration du ventricule droit, arrêt du traitement, pose de prothèses pour remplacer les formes qui avaient fondu. Par contre au niveau irritabilité, on atteint le summum, c'était tolérance et sociabilité double zéro, je ne me supportais plus moi-même. j'étais pourtant dosée à 4 mg d'estradiol voie orale. seule la vasectomie a stoppé mes sauts d'humeur. Tout cela n'a pas empêché ma SRS en Thaïlande et d'être une femme depuis.

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  12. Bonjour à tous, la seule chose que je puis dire ayant fait l'apprentis sorcièreau début de mon traitement est que une surdose d'oestrogène ou d'ethyni n avait eu que pour conséquence une baisse de ma libido avec un arrête au niveau de mes seins.....Je recommence à ressentir mon corps et à ne plus être totalement coupée émotionnelement avec une dose journalière suivie par un ando un peu plus sérieux...bisous et belle route florissante

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