un sujet différent pour changer: le coeur!
il y'à plusieurs écoles dans les relations entre trans et le reste du monde,
d'un coté, il y'a celles et ceux qui, une fois opéré(e)s supprimeront toutes les traces de leur vie antérieure, et vivront heureux dans un rassurant conformisme, dans ce cas ci le plus souvent hétéro je dirais, pas mal d'histoires de MTF n'ayant rien dit à leur mari me sont arrivées aux oreilles, et certaines gardent même leur gynécologue hors du secret, ce qui, entre-nous, n'est pas très malin, au vu des spécificités propres à nos cas d'un point de vue médical, c'est certes difficile de se faire dépister un cancer de la prostate quand on est parfaitement "stealth" mais ça peut tout de même être utile...
et l'autre école, qui pourrait être de le crier sur les toits ou militer publiquement avec plus ou moins de raison mais disons que sans tomber dans l'extrême, ma vision des chose est que les amis proches, assez pour être des confidents, et les amours, doivent être au courant, car ça explique tout de même un paquet de sentiments actuels, ou de possibles problèmes qui peuvent survenir n'importe quand ...
tout ça pour dire que à peu près deux mois plus tôt, juste avant de décoller pour la serbie, j'ai rencontré quelqu'un, en deux mois nous avons pu discuter de beaucoup de choses, mais pas du sujet trans, pour bien sûr plusieurs raisons, d'abord je préfère raconter qui je suis, avant de dire comment j'en suis arrivée là, ensuite bien sûr il y a...... le risque de le dire trop tôt, et que ce simple fait remplace dans la tête de l'autre l'image qu'elle avait de nous, volontairement ou pas la différence entre "l'amie sympa qui est trans" et l'amie trans, qui est sympa" est maigre et fragile,
![]() |
image non contractuelle :p |
et si j'avais une jambe de bois? et si je sortais de prison ? et si j'avais été un mec avant? et si j'adorais bouffer des insectes? etc etc
mais au fil de nos échanges, j'ai sans doute donné un poil trop d'indices, donc hiers, elle me posa la question directement ....
"eh merde" me dis-je... puis lui dis-j, cela faisait déjà un moment que j'ennuyais mes proches avec mes doutes, mes peurs, mes question, comment devrais-je lui dire? allait-elle me rejeter ?
mes pauvres nerfs étaient donc mis à rude épreuve, et c'est dans un mélange de soulagement et d'angoisse que je lui répondit donc directement que oui, en effet, mais non sans lui expliquer pourquoi je rechignais à le dire plus tôt
elle avait beaucoup de questions, mais la plus importante pour elle était "tu l'aurais dit quand?"
j'ai donc passée une soirée de coming-out, à remettre en ordre les pièces du puzzle, soirée durant laquelle elle m'a donc assurée que ça ne changeait rien pour elle
à la fin de la discussion je confirme même encore :
"est-tu sûre que même si tu essaye d'être ok avec "mon secret", quelque part, loin loin au fond de toi, tu ne préfère pas trouver quelqu'un qui n'aurait pas mon passé?"
à quoi elle me répondit simplement "tu ne te débarrassera pas de moi comme ça, comme je t'ai dis je t'aime telle que tu es, et je te ressens telle que tu te sens, comme la fille normale que tu devait être"
simple mais efficace, me voici donc en train de flirtouiller avec une fille pleine de qualités, et qui ne compte pas me laisser me débarrasser d'elle,
c'est certes la première fille avec qui je flirte depuis ma transition et qui est totalement étrangère au concept de trans, mais c'est pour l'instant une réussite, alors je ne sais pas, si j'ai seulement du bol, ou si choisir des gens intelligents suffit à éviter les risques?
...to be continued;)