"Le monde souffre énormément.
Non pas à cause de la violence des gens malsains,
mais à cause du silence des gens braves "

samedi 16 octobre 2010

presque 8 mois ....

ouaip encore un point-santé!

presque 8 mois, y'à encore quelque chose à dire?


baaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah, ouaip  ...

depuis le 6eme mois, en effet, des tendances se précisent, enfin je m'aperçois de plusieurs choses, mais c'est sans doute le dernier résumé que je ferai avant mon retour à la clinique l'an prochain , car finalement, tout va bien


sensations:
rien de vraiment neuf ici , les zones insensibles sont toujours insensibles, comme les quelques cm² sur chaque fesse, à la limite de la cuisse, insensible au toucher mais pas à la douleur, je sens si je me pince donc quelques nerfs subsistent

en ce qui concerne le greffon interne (oui, le néo-vagin, oui) cet organe qui fut pendant des mois une source de douleur tactile, est indubitablement revenue à son statut de "peau", c'est drôle à dire mais en effet, c'est quelque peu surprenant, une sensation oubliée d'absence de douleur, ou plutôt cette non-sensation, car en effet les nerfs sont rares à cet endroit là dont la peau fut découpée, poinçonnée, étirée,

reste que ça fait bizare d'y toucher sans avoir cette bonne vieille sensation de vive et brûlante douleur, les dilatations sont toujours désagréables, mais pas douloureuses comme un couteau dans une plaie, plutôt comme un simple mal au bide d'une digestion qui se passe mal, la douleur ne semble plus que due aux organes autour que j'écrase plus ou moins avec le stent au delà d'une certaine profondeur

si j'avais un petit copain je vous en dirai plus, désolée ;)

du coup je pense pouvoir dire que les dilatations sont "faciles" ,si elle se passent mal le matin pour raisons intestinales, eh bien je retente le soir, c'est une corvée mais plus une épreuve 


la douleur "erectile" qui était due à l'excitation sexuelle, est toujours là, mais sans doute légèrement plus faible que lors du dernier résumé, un jour elle disparaîtra probablement, donc.
mais c'est une douleur à laquelle je ne m'attendais pas préop, surtout pendant aussi longtemps; mais je sais qu'il faut pas moins d'un an pour que la cicatrisation soit complète, donc pas d'inquiétude: j'attends..


j'ai toujours parfois , des douleurs soudaines et inexpliquées, assez ennuyeuses par exemple la nuit  mais elles ne durent jamais, parfois diffuses comme un gros bleu dans une zone ou il n'y a à priori rien (le coin de la cuisse récemment) ou sensation aigüe de piqûre dans un recoin difficilement accessible du "vestibule" vaginal, elles peuvent être variés et débarquent sans prévenir encore parfois, beaucoup moins qu'à chonburi mais quand même parfois :)

parfois elles sont bien étranges, récemment, je sentais une de ces petites douleurs, telle une soudaine démangeaison qui pique et qui débarque sans prévenir, je me représente très bien ou elle doit-être, sur la zone extérieure du bikini, rien de spécial à priori, j'entreprends donc de gratter cette zone ou quelque chose, car c'est très désagréable (j'étais dans mon lit, pas dans la rue, heureusement ;) )

et , le doigt sur ce que je pense être l'endroit précis de ma gêne, je ne comprends pas, ça n'est pas là ! mais pourtant le doigt dessus, ça devrait, car je sens bien ce que je touche

certains nerfs ont dû se retrouver déroutés sous la peau par endroits, créant ce genre de sensation contradictoire et tellement difficile à expliquer par des mots, c'est déroutant




depression post-op?

 je me pose une question, certes, je n'ai pas fait de dépression postop à proprement parler, mais mon système hormonal panique un peu depuis l'orchydectomie (ablation des testicules) il y a deux mois, mes taux d'estradiol crevaient le plafond, j'ai donc diminué la dose, si elle s'avère trop faible je me demande si ça ne participe pas à mon état dépressif général actuel, mon médecin que je viens de voir pense également que la question mérite d'être posée ...

en effet même si mes taux étaient plus hauts que chez une adolescente hystérique, ma lutropine restait haute, commandant virtuellement à mes gonades de produire plus d'hormones

bref je vois l'endocrino de bordeaux le 21 pour causer de tout ça, en attendant je fais une analyse de sang demain, et je remonte illico à mon précédent dosage ...


alors voici un BILAN DE TRANSITION sous forme de stats, façon RPG, noté sur 10

en 2005:

-positif-
bonheur:
accomplissement:
bonnet:
srs:
papiers:
stealth:
confiance en soi:
----------
-Negatif-
dysphorie:
rage:
tristesse:
désespoir:
regret:
complexes:
problemes familiaux:

----------|
----------|
----------|
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----------

|---------
|---------
|--------
|--------
|-------
|--------
|

1
2
0
0
0
0
2
--

10
10
9
9
8
9
X




en 2010:
-positif-
bonheur:
accomplissement:
bonnet:
srs:
papiers:
stealth:
confiance en soi:
----------
-Negatif-
dysphorie:
rage:
tristesse:
désespoir:
regret:
complexes:
problemes familiaux:

----------|
----------|
----------|
----------|
----------|
----------|
----------|
----------

|--
|-------
|------
|--
|-----
|---
|-

6
6
3
9
0
8
7
--

2
7
6
2
5
3
1

7 commentaires:

  1. Hello Nickie

    A quoi attribues-tu la rage 7 et la tristesse 6 en 2010 ?

    Encore merci pour ces précisions.

    Bises

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  2. ben tout ne se résout pas du jour au lendemain, surtout de la façon dont j'ai été baladée pendant 4 ans, il me reste aussi un peu de haine contre quelque part ma propre lâcheté grâce à laquelle j'ai pu faire comme si de rien n'était pendant au moins 10 ans avant faute de savoir ce qu'il était réellement possible de faire,

    mais je ne voulais pas savoir, non plus.

    alors aujourd'hui de penser à coté de quoi je suis passée, ça m'enrage encore, j'utilise un mot fort pour un sentiment fort .

    car je ne peux pas dire que je ne comprenais pas ce que j'avais, comme des personnes à qui j'ai pu parler qui "se sont comprises" tard etc, je SAVAIS que je voulais être une fille, et qu'une partie de moi l'était forcément, mais je pensais que rien ne pourrait m'aider ou me soulager, et que je ne serais jamais assez crédible, que c'etait foutu, donc j'ai tenté d'enfouir ça en moi, et je n'ai même pas essayée de me documenter sur le sujet avant d'arriver au bout de mes forces en 2006

    donc rage

    mais en même temps c'est grâce aussi à ça que ce blog existe et que j'ai pu aider plusieurs personnes à éviter quelques pièges

    la tristesse c'est plutôt ce qui me suit, si la rage me bout le sang et me donne envie d'agir (y compris pour faire des conneries :D ) la tristesse représente ma dépression actuelle, mes soucis quotidiens, la crainte que les hormones aient fait tout ce qu'elles pouvaient pour moi, je suis encore triste à l'idée que aussi canon que je puisse être, il ne peut rester de moi qu'un squelette de mec dans une boite

    tu noteras que la transition m'a permis de faire baisser mon niveau de tristesse, par contre elle elle ne la supprime pas en quelques vulgaires mois, j'ai encore du travail à faire sur moi, c'est aussi une mise en garde contre les espoirs vains de certaines, je m'attache à livrer une vision réaliste, ni optimiste ni pessimiste mais objective .

    aussi je pense que ces stats me reflètent certes, mais pas seulement, je pense pouvoir appliquer la même progression à un certain nombre de trans que je connais, je me situe dans la moyenne


    voilà ;)

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  3. Le fait que tu évoques le desespoir (en rapport avec ta transition physique) me fait penser à cette citation de Kierkegaard qui est le penseur du desespoir par excellence:

    "Ce qui me manque, au fond c'est un corps, et les condition physique de l'existence"

    ça m'a marquée car j'ai effectivement l'impression que moins on est en accord avec son corps/son physique, moins on existe du moins de façon "objective" et "quantitative". Ce n'est sans doute pas les termes exactes mais j'entend par là que le physique peut être un facteur de l'existence soit favorable soit défavorable selon le rapport que l'on entretient avec lui.
    Quelqu'un qui est en accord avec son physique/son corps aura plus de facilités à s'ancrer dans le réel et à faire entendre sa voix, à créer des liens et donc par cela augmenter son degré d'activité et éviter le repli sur lui même. Il n'a même pas le temps de complexer et de se poser des questions puisqu'il trouve la considération dont il a besoin dans sa vie sociale.
    Par ailleurs aujourdhui tout le monde veut un peu se poser comme un "objet à consommer" car tout doit pouvoir être "utilisable" et "fonctionnel", cela amène les gens à être dans des ultra representations d'eux même, (cf facebook, myspace and co) il faut afficher sa différence tout en étant dans un certain conformisme social et j'entend par là la réussite : ne pas avoir un physique trop "bad" selon certains critères, afficher des photos de nous entourés d'amis en train de se payer des gros trips, être en couple et avoir un parcours d'études/professionnel pas trop mauvais.
    Voilà les conditions pour être bien considéré, comme une personne cool et ""normale"" ou du moins "bonne à fréquenter"=à qui on peut accorder du crédit.

    Je trouve qu'on est dans un système social ou on n'a pas le droit d'être déprimée, pas le droit d'être rêveur, pas le droit d'être triste, pas le droit de s'écarter de la masse (exemple : tu prend une journée ou même juste une matinée pour reflechir, écrire, lire, tu reçois deux ou trois sms "d'amis" qui disent "bah alors??? T'es pas en cours???? Pourquoi???" comme si on était déjà pas assez surveillés par ailleurs...alala le mimétisme.

    Par ailleurs je trouve que les relations sociales c'est la chose la plus importante dans l'existence, donc il ne faut pas se méprendre sur ce que j'ai dis. Il est important de se confronter à la réalité sociale car sans les autres on est rien, on existe simplement "en puissance" mais pas "en acte".

    Et je vois qu'il(le desespoir) a énormément diminué en 5 ans, donc ça c'est bien! :)

    Et bravo pour le travail d'acceptation car c'est vraiment pas simple! :/
    Même si la transition physique aide beaucoup, cela ne fait pas tout, c'est pourquoi ce n'en est pas moins admirable. Moi je suis complexée depuis toujours (en plus de mon problème identitaire)et ce travail d'acceptation, je le fais aussi, (bien obligée pour vivre de toute façon) mais je trouve ça vraiment difficile, ça demande beaucoup de volonté et de perseverance!

    Bonne continuation.

    PS: j'éspère que mon bavardage te paraîtra pas trop hors sujet, si c'est le cas désolée (-_-') j'me suis un petit peu égarée mais en ce moment je reflechis beaucoup au desespoir, à la tristesse, aux complexes et au bonheur...à l'existence quoi.^^ ;)

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  4. j'ai disons repéré 2 ou 3 lapalissades là-dedans

    tout ce que tu dis peut être vrai, mais peut aussi être expliqué autrement sécher une journée de cours sera étonnant ou inquiétant pour tes camarades sans forcément parler de flicage ou de conformisme, si tu les préviens avant tu resteras hors conformisme

    sinon, fais comme moi, vis hors de la société, ne donne pas ton numéro de tel, fais en 100% ta tête à et ne blâme plus cette sacro-sainte société de tes problèmes :D

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  5. Ce n'était pas le point central de mon message et c'était peut être un mauvais exemple d'ailleurs.
    L'objet était surtout qu'il est plus difficile d'exister socialement lorsque l'on est mal dans son corps et complexé tout simplement.
    Et que dans ces cas là on a davantage tendance à s'isoler.
    D'ailleurs dans les points positifs il y aurait aussi pu avoir une note pour "vie sociale"? Mais ça rentre peut être dans accomplissement.
    Mais bon il faut lutter. Moi je pense au contraire qu'il faut vivre dans la société un minimum, c'est aussi ça que j'entend quand je parle de se confronter au réel.
    C'est un pari risqué, ça implique d'avoir des deceptions mais les efforts paient toujours au final. :)

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  6. "mais c'est sans doute le dernier résumé que je ferai avant mon retour à la clinique l'an prochain" -> pourquoi ? Je vois que ça va beaucoup mieux mais j'aimerai bien connaître l'évolution des zones insensibles, de tes douleurs soudaines et celle "érectible" (oui ça fait vraiment long ! - pourquoi es-tu la seule à en parler ?...). Ce serait sympa de synthétiser ce point dans ton calendrier post-op. Ce dernier fait un bon point de repère sur lequel je me référerai sans doute plus tard (et pourquoi pas y comparer mes propres impressions ?). Tu pourrais aussi nous faire un bilan après la cicatrisation totale, donner ce qui a changé.

    Bises.

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  7. salut Tikira,

    ouaip effectivement je suis semble-t-il la seule à en parler, moi-même je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi long, j'ai tout de même l'impression que la douleur régresse au fil du temps, après pourquoi seulement moi, je l'ignore, j'ai lu des récits de postop pourtant largement assez "exhib" pour que ce genre de détail y figure, encore que même à y réfléchir, je ne me souviens pas tellement de commentaires autres qu'esthétiques ....

    sinon c'est peut-être juste lié à ma morphologie, un coefficient de dilatation trop élevé, que sais-je :p

    pourquoi rien d'ici l'an prochain, ben simplement car au point ou j'en suis la différence n'est plus visible d'un mois à l'autre, et déjà même très subtile en 2 mois, et si elle s'en tient à la progression actuelle: ça va encore ralentir

    donc là desuite je ne pense pas constater la moindre différence d'ici l'an prochain, mais si j'en vois une je le dirai :)


    la cicatrisation totale, elle va à priori être couronnée par la retouche, selon finances etc donc je ferai un bilan juste avant oui :)

    les sones insensibles, elles se limitent à la taille d'un gros timbre-poste à un endroit que finalement je ne touche jamais, si ça se trouve, ce recoin n'etait as extrêmement sensible avant non plus....

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