"Le monde souffre énormément.
Non pas à cause de la violence des gens malsains,
mais à cause du silence des gens braves "

dimanche 10 avril 2011

Pour passer le temps, une histoire

ce n'est pas de moi, c'est une nouvelle de Science Fiction, quej'ai trouvé de la trempe de bons épisodes de la quatrième dimension, avec un petit bout de transmachin parce que vous êtes sur Katooey Story ;)

et j'ai le droit de vous l'offrir, donc j'en profite, et vous aussi,  et comme j'en connais certains/certaines qui prennent peur à la vue d'un trop gros pavé de texte, ce sera en plusieurs parties ;)



Identity
par Zoë Blade


"Faye planche-à-pain, Faye planche-à-pain" chantaient les filles de la table vosine de celle de Faye et Rebecca. Le grand hall embaumait le choux, les patates et les haricots, tout le monde parlait, mangeait, bougeait les chaises si bruyamment que Faye s'entendait à peine penser 

"Ignore-les" suggéra Rebecca

Faye ne dit rien. Elle ouvrit son panier-repas et fouilla ses poche à la recherche de son médicament. Elle extrait une pilule de la bouteille et l'avala dans une gorgée de sirop d'orange de son Thermos "Helen Fryer"

"C'est pas bon d'avoir des secrets, tu sais" Rebecca l'observait tentant de lire l'étiquette de la bouteille

"On appelle ça des anti-androgènes." Faye re-glissa le récipient dans sa poche. "Je t'ai dit, j'ai un dérèglement hormonal, c'est tout" Ce n’était même pas un pieux mensonge se convainc-t-elle, seulement une partie de la vérité.

"C'est pour ça que tu n'est pas encore .. tu sais... formée?" demanda Rebecca, mordant dans son sandwich.

"C'est pas bon non plus d'insister" Faye se forçait à avaler son déjeuner, sans appétit.

 "Désolée" dit Rebecca. "C'est juste que c'est pas pareil sans toi en cours de natation. Qui d'autre je dois embêter?" 

"Je te fais confiance pour trouver."  répondit Faye

Rebecca releva la tête en réfléchissant." Comment ça se fait que tu puisse pas nager avec nous? Juste parce que t'as pas commencée ta puberté? j'veux dire, Jenny est encore plus à la bourre que tout le monde mais elle va nager quand même"

"Je préfère pas en parler" Faye n'osa même pas lever les yeux de son repas. Elle pouvait déjà sentir monter cette sorte de douleur qui annonce qu'elle serait bientôt en larmes si elle relâchait son attention. Elle tentât de changer de sujet : 
"T'as fini le nouvel épisode de Fryer?" 

"Hein, ça?" Rebecca sortit un disque argenté de sa poche de veste, et le tint à la vue de Faye. "Tu veux l'essayer?" 

"je pourrais me laisser convaincre." son regard erra assez longtemps pour croiser celui de Rebecca. Grosse erreur. Elle tentait de ne pas penser à quel point elles semblaient rayonner comme un sentiment d'espiègle malice, ou comme les fermes boucles châtain de sa coiffure pouvaient le cacher, partiellement.
Rebecca tendit le disque à Faye, et le temps d'un instant, leurs mains se touchèrent lorsque le disque passa de l'une à l'autre.
"Merci."  Faye glissa le disque dans sa poche et essaya de se concentrer sur son repas.


Faye admirait un ciel bleu et clair qui n’était pas là, écoutant une douzaine de conversations sur rien en particulier. Elle respira profondément, savourant l'odeur de l'herbe fraîchement coupée sur laquelle elle n’était pas vraiment allongée. Certes elle était en réalité allongée sur son lit, ses sens alimentés par le lecteur Digitac diffusant l'enregistrement sensoriel d'Helen Fryer, une des actrices les plus populaires du moment. Elle voyait et entendait tout ce qu'Helen avait pu voir et entendre, mais ne pouvait choisir où aller, elle n’était qu'un observateur, un témoin intime

Faye sentit quelqu'un serrer sa main, et se tourna vers lui. Naturellement, c'etait James. Il avait cette allure robuste qui était en ce moment considérée comme attractive par les autres filles de sa classe. Ses cheveux décolorés étaient juste assez longs pour cacher ses yeux noisette, et lorsqu'elle l'embrassait, sa barbe rasée de la veille était douce comme du papier de verre. 
Elle n’était pas sure d'avoir un type, mais si c’était le cas, James n'en était pas.

"Je t'aime, James," elle s'entendit-elle dire 
 "Je t'aime aussi, Helen," dit James, dont le sourire s'étendit, et Faye sentit le sien en faire autant. Il se pencha vers elle, elle se pencha vers lui, fermant les yeux. Lorsque leurs lèvres se rencontrèrent, elle commença à ouvrir la bouche, le laissant séparer ses lèvres avec sa langue. 

"Eeww!" pensa Faye en ouvrant les yeux et tâtonnant à la recherche du bouton STOP du Digitac, submergée par deux images se superposant dans sa tête. Elle pressa juste à temps. Soudain, l'immaculé ciel bleu laissa place aux nombreux posters de rock stars féminines qui ornaient les murs de sa chambre, le bavardage des passants se tût brutalement, et à sa place elle pouvait entendre le terne murmur de la désuète télévision murale au rez-de-chaussée

 à suivre!

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