"Le monde souffre énormément.
Non pas à cause de la violence des gens malsains,
mais à cause du silence des gens braves "

samedi 18 juillet 2009

l'opération, si important?

voilà je viens de faire deux articles polémiques, à destination de certaines communautés, je crois qu'il est bien assez clair que, à mes yeux, la transsexualité est une maladie, pas un hobby,

je fais donc un petit post sur la partie la plus sexy du sujet: la partie sanglante, à base d'objets tranchants, de lambeaux de tissus sanguinolents, et de mois de douleur :p



car aujourd'hui, je suis en train de réserver le jour de mon opération,

non je n'ai toujours pas la lettre de la psy mais la liste d'attente du doc continue à courir pendant que je suis là chez moi à taper ce blog et a poireauter 2 mois avant de revoir ma psy .... qui va sûrement avoir une très grosse envie de me botter le cul quand je lui annoncerai ça mais ho, pendant ces 2 mois faut bien que je m'occupe....

soucis en perspective: plus j'attends, plus la date va approcher, et plus le billet d'avion deviendra cher, voire complet, et je m'en voudrais de faire changer ma réservation 4 fois à la clinique ...


autre soucis, je n'aime pas avoir l'air de forcer la main à ma psy, mais hé, au fait, on ne m'a envoyé à elle que pour justement me faire ce fameux certificat, que mon sexologue m'aurait fait,lui, s'il en avait l'attribution , à moins que j'ai mal compris un truc ....

et puis c'est juste une date, ça ne m'oblige à rien dans l'immédiat


et tant que je parle de bistouri ; une opinion que j'ai semble très étrange pour mes amis , mes psys, n'importe qui qui pourrait me poser la question :


l'opération, j'en ai pas tellement envie :o


ma psy m'a dit "mais vous comprenez, après l'opération y'à plus de retour en arrière possible"

je lui ai dit "hein? quoi ? vous croyez que je peux revenir en arrière maintenant?!"

(et non, je n'ai pas eue de réponse.. )


l'état français par le biais des tribunaux (aucune loi ne le stipule et l'Europe est contre ce concept mais bref) affirme que c'est l'opération qui définit si l'on a changé de sexe ou pas, et que donc l'on peut changer d'état civil ou pas


l'opération semble être LE but, eh bien je ne suis pas d'accord, pour moi c'est un détail du trio magique hormones-épilation-bistouri , les trois sont essentiels, mais qui se contenterait de l'opération sans rien d'autre? êtes vous une femme pour n'avoir simplement plus de barbe? ou êtes vous une femme pour avoir des seins et des rondeurs, mais un pénis et de la barbe tout de même ?

non aucun n'est supérieur dans ce trio là, les 3 sont nécessaires, l'épilation m'a libérée socialement, et m'a enlevée un certain poids dans ma salle de bain, ainsi que contre mon oreiller.
le traitement hormonal me recentre vers ce que je pensais devoir tendre, et petit à petit très lentement me réconcilie avec les miroirs, lui aussi

mais l'opération, qu'est-ce? la porte ouverte aux maillots de bain, à un sentiment de normalité , du confort car cacher ce que je cache est quand même inconfortable, voire douloureux , vous vous doutez bien que dans mon cas ce n'est pas de la frime ce que je vais dire là: mais j'ai beaucoup à cacher....

mais non, l'opération ne me fera pas le bien que m'a fait le laser, l'opération c'est intime, juste pour moi, et mes sous-vêtements (pour mettre une simple culotte seule et normale il me faut 50cm de sparadrap, bonjour le sentiment de naturel! surtout en cas d'hématomes ou d'ecchymoses à la fin de la journée ) , mais non, ce n'est pas une fin en soi alors évidemment je vous entends crier au loin:

"mais pour le seeexe?"

ben ça c'est simple, c'est peut-être triste, je pratiques pas , j'ai zero libido, zero flirt, et franchement peu de perspectives et d'espoirs dans ce sens, je dis que je préfère les filles parce que j'aime pas les poils et je me vois pas embrasser un gars.... mais là, à l'heure ou j'écris, si j'y réfléchis bien en fait je n'ai envie de faire l'amour avec rien ni personne, c'est juste que je m'en fous, et que quelque part ça me plaît de m'en foutre, c'est calme et reposant, sans pulsion, sans feu qui brûle

c'est pas la première fois que ça m'arrive , dans le passé, même avant la THS , des années avant , en entendant les classiques situations de comédie ou de série américaine "quoi? t'as pas fait l'amour depuis deux semaines? j'halluciiiiine, comment c'est possiiiiible??? " je m'étais fait la même réflexion, de "c'est marrant que ça aie l'air si important pour les gens, comment ça se fait que je m'en foute autant, moi?"

je parle de fois que ça m'arrive, effectivement c'était par période, à d'autres moments j'ai eu des envies oui, des pulsions, comme tout le monde, enfin j'étais très capable de me retenir quand même donc les "quoi? deux semaines?!" me faisaient aussi rigoler,


alors oui je veux l'opération, parce que j'en ai besoin pour l'état-civil, parce que simplement "ça va avec le reste" parce que mes 3 couches de contention d'entrejambe me font chier et que j'ai envie d'être comme les autres , et juste pour n'avoir rien à cacher, ou juste pour me débarrasser de la majeure source de testostérone de mon corps (vade retro satanas! 15 ans que tu me ruines , adieu! je sais que le mal est déjà fait , mais même, je suis TRÈS rancunière ! )

mais je n'accepte pas l'idée que ce soit l'opération qui fasse de moi une femme, après tout ce que j'ai déjà fait,
je n'accepte pas non plus l'idée qu'on me croie capable de revenir en arrière "tant que je ne suis pas opérée" après 15 ans de confirmation, 3 ans et demi de thérapie, 6 mois d'hormones, 3 séances de laser, et du "test de vie réelle" en veux-tu en voilà !

l'opé je la veux, pour finir le boulot, ou comme on se fait enlever une verrue , mais je ne veux pas que ce soit elle qui me définisse, parce que j'y suis pour rien, moi , j'ai pas choisie d'avoir besoin de ça ......









ou en fait, je voudrai juste la faire, mais qu'on ne m'en parle pas .. ça me rappelle seulement que je suis anormale, voire monstrueuse , en l'attendant je voudrais juste oublier, oublier l'opé, oublier le laser, oublier ma première puberté et la douleur que je me traine tel un boulet qu'on m'aurait mis au pied a ma naissance, et qui depuis grossit jour après jour, gênant à 10 ans, pesant à 15, paralysant à 20...



et juste être ce que je vois enfin dans ma glace!



.

1 commentaire:

  1. Tout à fait d'accord avec toi une fois de plus, sauf quand tu dis "ça me rappelle seulement que je suis anormale, voire monstrueuse", parce que de ce côté là, j'en connais au moins une à qui son miroir dit tous les jours "qu'il est normalement monstrueux".
    C'est normal car ce qu'elle voit, c'est l'image d'un homme tout à fait normal, enveloppé et fatigué... )o:

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